nos fondamentaux

Cultiver l’intelligence collective

« Est démocratique une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêts, et qui associe à part égale chacun et chacune dans l’expression, l’analyse et la délibération de ces contradictions, en vue de parvenir à un arbitrage. » Voici la définition de la démocratie proposée par A. Morvan, L. Carton et F. Lepage et inspirée des travaux de Paul Ricoeur.

L’éducation populaire est pensée comme la pédagogie de la démocratie. Celle-ci n’étant pas un état mais une pratique, un processus constant, elle nécessite alors des outillages et des méthodologies de travail collectif pour être mise en œuvre concrètement.

Construire la participation

Ce travail rigoureux des contradictions est une autre façon de nommer la participation, laquelle est généralement limitée simplement à un processus d’approbation de décisions prises sans débat de qualité. Il s’agit pourtant d’associer l’ensemble des acteurs dans l’exploration des enjeux liés à un projet collectif, en prenant en compte les intérêts qui les opposent plutôt qu’en les occultant sous un prétexte d’injonction paradoxale de la construction de partenariats.

Travail des représentations

L’exploration des contours d’une situation problématique suppose un travail rigoureux des représentations. Il s’agit d’entendre la façon subjective dont les différents acteurs se représentent la situation. Généralement empêché, c’est pourtant un point de départ inévitable pour construire une démarche commune de résolution de problématiques. Partir des subjectivités facilite l’expression individuelle et rend visible des éléments implicites d’une situation pour mieux les dépasser.

Penser les méthodes

Il s’agit de rompre, autant que faire se peut, avec les formes habituelles de réunions dans la mesure où elles sont fréquemment vécues et décrites comme insatisfaisantes. Les méthodes et outils participatifs doivent rester des supports au service d’une démarche de facilitation du travail collectif en respectant la singularité de chacun.

Travail des contradictions

Les questions de fonctionnement collectifs sont également des questions culturelles, les questions culturelles sont aussi des questions éducatives, les questions éducatives sont aussi des questions sociales, les questions sociales sont des questions économiques, etc. Une réelle transversalité ne peut s’entendre que comme un travail contradictoire, c’est-à-dire un travail des contradictions entre les différentes logiques de séparation, pour repenser les problématiques dans leur globalité. C’est un exercice dialectique afin d’enrichir et de décaler la perception des situations.

Analyser collectivement

Bien souvent, on souhaite se précipiter sur les solutions sans prendre le temps de nommer les problèmes. L’analyse collective permet de découvrir collectivement différentes facettes d’une même situation ou d’une institution. En fonction des contextes, il s’agira de décomposer les situations proposées par les participants avec la démarche de l’entrainement mental ou des outils de l’analyse institutionnelle.